L’œuvre intitulée La Force de l’âge de Simone de Beauvoir a été publiée comme le deuxième livre de sa trilogie autobiographique. L'ouvrage, qui traite de la période de l'auteur entre vingt et quarante ans, coïncide également avec les années de la Seconde Guerre Mondiale. En décrivant cette période, l'auteur quitte le discours rétrospectif de son autobiographie et ajoute à son récit les journaux intimes qu'elle a tenus pendant la guerre sans aucun changement. Les journaux écrits quotidiennement suprimment la distance temporelle du passé dans le quelle se trouve le lecteur lors de la lecture des chapitres autobiographiques, révélant toutes les horreurs de la guerre dans le présent. Cette étude se présente comme une analyse sémiotique sur la façon dont la guerre décrite dans les journaux intimes est perçue par le « sujet » qui émerge comme narrateur/sujet énonçant. L'analyse se fera selon les méthodes proposées par le phénoménologue Maurice Merleau-Ponty, qui travaille sur la phénoménologie de la perception en philosophie, suivi par le sémioticien Jean-Claude Coquet, qui a transformé cette pensée philosophique en une théorie avec linguistique et sémiotique. Le changement de la perception du sujet face à une force écrasante telle que la guerre et les changements dans le domaine de l'existence qui se produisent parallèlement à sa perception se trouvent en tant que témoignages dans les journaux intimes. Alors que la guerre est encore loin, le sujet gouverné par l'anxiété entrera dans une tourmente mentale et émotionnelle et ressentira l'impuissance jusqu'aux os. Le sujet, qui ne peut plus avoir d'espace d'existence autonome, perd progressivement ses pouvoirs dans ces espaces et se transforme en un « quasi-sujet ». Face à la guerre, elle se retrouve dans un état qu'elle qualifie d'anesthésie cognitive et émotionnelle sous l'influence de forces immanentes et transcendantes. Par conséquent, elle ne peut pas passer au logos en restant dans la phusis, qui est la première étape de la perception, et elle ne peut pas donner un sens au monde dans lequel elle est perdue en tant que « non-sujet ». Toutes ces positions du sujet qui changent selon le degré de contact de la guerre avec le sujet seront révélées à la lumière de la phénoménologie de la perception et de la sémiotique des instances d'énonciation.

Simone de Beauvoir's The Prime of Life was published as the second of her autobiographical trilogy. The work, which deals with the period of the author between the ages of twenty and forty, also coincides with the years of the Second World War. While describing this period, the author leaves the retrospective discourse of her autobiography and adds to her narrative the diaries she kept during the war without any change. The diaries written daily take the reader out of the temporal distance of the past, revealing all the horrors of war in the present. This study is presented as a semiotic analysis on how the war described in the diaries is perceived by the "subject" who emerges as the narrator/utterance subject. The analysis will be carried out in line with the methods proposed by the phenomenologist named Maurice Merleau-Ponty, who works on the phenomenology of perception in philosophy, followed by the semiotician named Jean-Claude Coquet, who transformed this philosophical thought into a theory with linguistics and semiotics. How the perception of the subject changes in the face of an overwhelming force such as war is read in the diaries, and the changes in the field of existence occur in parallel with her perception. While the war is still far away, the subject ruled by anxiety will enter a mental and emotional turmoil and feel the powerlessness to the very bones. The subject, who can no longer have an autonomous area of existence, gradually loses his powers in these areas and turns into a "quasi-subject". Faced with war, she finds himself in a state that she describes as cognitive and emotional anesthesia under the influence of immanent and transcendent forces. Therefore, she cannot pass to logos by remaining in phusis, which is the first stage of perception, and cannot make sense of the world she is lost in as a "non-subject". All those positions of the subject which changes according to the degree of contact of the war with the subject will be revealed in the light of perception phenomenology and semiotics of instances of enunciation.