4.Buffles_et_Zebus_au_Proche-Orient_Ancien.pdf

ossements de bisons et de bœufs domestiques qui sont « notés régulièrement dans les faunes archéologiques », mais « seuls le crâne, les dents inférieures les prémolaires sont un bon critère de différenciation Bos/Bubalus et les che- villes osseuses … permettent une identification plus aisée ». Or, ces vestiges sont trop souvent absents ou fragmentés dans les faunes archéologiques » Vila 1998 : 112 . Dès lors, « la question » de la présence du buffle « et de sa distribution au Proche-Orient reste ouverte » id. : 113

Colloquium Anatolicum V 2006 71-84

ment mis en rapport avec un milieu marécageux : brkt –šbšt k r’umm hm ‘n k dd ‘aylt, « ma gorge s’attache à l’étang comme les r’umm, même à la source comme un troupeau de biches » Pardee 1988 : 153-164, lignes 6-8 du texte étudié ; c’est Môtu qui parle . Ainsi, contrairement à l’opinion d’Astour, le terme r’umm peut être traduit par « buffles », ces animaux pouvant difficile- ment se passer d’un milieu marécageux contrairement aux bœufs, taureaux et autres aurochs qui n’ont besoin d’eau que pour boire. Il pourrait donc exister non loin d’Ougarit, dans la deuxième moitié du second millénaire av : J.-C., un « pays Yman où les buffles sont par milliers » texte ugaritique II AB 1, 43β ; également Virolleaud 1936 : 38 . Si l’on réserve donc la traduction « buf- fle » pour le terme ougaritique r’um, il convient de s’arrêter ici sur un passage du texte Ba‘al et les Voraces, désigné par Virolleaud 1935 sous le signe BH. Aux lignes 30-32, on lit : bhm qrnm km trm wgbtt km ’ibrm. On en a pro- posé la traduction suivante : description des Voraces/Ravageurs « Ils auront des cornes comme des taureaux trm et des bosses gbtt comme des buffles ’ibrm » Caquot-Sznycer-Herdner 1974 : 341 . Si le terme gbtt doit bien être traduit par « bosse s », dès lors les ’ibrm ne peuvent être des buffles mais des zébus ou un genre de bœufs Watussi infra . Toutefois, pour ce qui est des zé- bus, il ne s’agit pas d’animaux spectaculaires. Si l’on rapproche gbtt de l’akka- dien gabâšu, « être en masse », il est possible de traduire le terme ougaritique par « massif s , puissant s ». Ceci ne vient pas fondamentalement contredire la signification des verbes gâbaš hébreu post-biblique et gebaš araméen qui est « entasser »3. Mais ne pourrait-on proposer « amasser, mettre en mas- se » ? Dès lors, les buffles étant d’ordinaire des animaux massifs, il faudrait les voir sous le terme ’ibrm. Il serait toutefois étonnant que la caractéristique de ces bovins ne soit pas leurs cornes bien plus impressionnantes que celles des taureaux justement mentionnés qrnm km trm . Je propose donc, à titre d’hypothèse, une traduction présentant l’avantage d’expliquer la proximité